Pierre Lecomte est né le 28
mars 1906 à Moyenmoutier (Vosges). Il habite Clichy (Seine / Hauts-de-Seine) au
moment de son arrestation. Il est marié, exerce la profession de monteur.
Il
est arrêté le 25 octobre 1940 à Clichy par la police française pour propagande et détention de tracts
communistes.
Il
est condamné le 28 octobre 1940 par la 12ème chambre du Tribunal
Correctionnel de la Seine à 6 mois de prison pour infraction au décret du 26
septembre 1939. Il effectue sa peine d'emprisonnement à la Maison centrale de
Poissy.
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Aincourt |
A la date d'expiration normale de sa peine de prison, le Préfet le
fait interner admnistrativement le 19 avril 1941 - en application du décret du
18 novembre 1939 -au camp de « Séjour surveillé » d’Aincourt, dans le
département de la Seine-et-Oise (aujourd’hui dans le Val-d’Oise), ouvert
spécialement, en octobre 1940, pour y enfermer les communistes arrêtés dans la
région parisienne par le gouvernement de Vichy.
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Voves |
Pierre
Lecomte est ensuite transféré au camp de Voves. Dans deux courriers en date des
6 et 9 mai 1942, le chef de la Verwaltungsgruppe de la Feldkommandantur
d’Orléans envoie au Préfet de Chartres deux listes d’internés communistes du
camp de Voves à transférer au camp d’internement de Compiègne à la demande du commandement militaire en France. Pierre
Lecomte figure sur la première liste. Sur les deux listes d’un total de cent
neuf internés, 87 d’entre eux seront déportés à Auschwitz. Le directeur du camp
a fait supprimer toutes les permissions de visite afin d’éviter que les familles assistent au prélèvement des 81 communistes
pris en charge par l’armée d’occupation. La prise en charge par les gendarmes allemands s’est effectuée le 10
mai 1942 à 10 h 30 à la gare de Voves. Il poursuit Cette ponction a produit chez les internés présents un gros effet
moral, ces derniers ne cachent pas que tôt ou tard ce sera leur tour. Toutefois
il est à remarquer qu’ils conservent une énergie et une conviction
extraordinaire en ce sens que demain la victoire sera pour eux. Il indique
également ceux qui restèrent se mirent à
chanter la «Marseillaise» et la reprirent à trois reprises.
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Entrée du camp d'Auschwitz |
Pierre
Lecomte est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000».
Ce convoi d’otages composé, pour l’essentiel, d’un millier de communistes
(responsables politiques du parti et syndicalistes de la CGT) et d’une
cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes au moment de leur enregistrement à
Auschwitz) faisait partie des mesures de représailles allemandes destinées à
combattre, en France, les «judéo-bolcheviks» responsables, aux yeux de Hitler,
des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des
officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941.
Son
numéro d’immatriculation à Auschwitz n’est pas connu. On ignore également la
date de décès de Pierre Lecomte à Auschwitz. Dans les années d’après-guerre, l’état civil
français a fixé la date de son décès au 15 août, vraisemblablement sur la base
d’une déclaration de René Petitjean, seul rescapé de Clichy.
Son
nom est inscrit sur le monument aux morts, place de la République (aujourd’hui place François
Mitterrand) à Clichy.
Sources
- Bureau des archives des victimes
des conflits contemporains (Archives de Caen du ministère de la Défense).
- Journal officiel 23 mars 1994
page 4416
- Archives de Clichy (92).
- Archives de la Préfecture de
police. Fiche individuelle Poissy-Aincourt BA 2374.
- Camp d'Aincourt.
Photo in «Aincourt, le camp oublié» de Roger Colombier paru aux éditions Le Temps des Cerises.
- Camp de Voves
Biographie rédigée en novembre
2005 par Claudine Cardon-Hamet (docteur en Histoire, auteur des ouvrages :
Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 »,
éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé) et de Triangles rouges à
Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000», éditions Autrement,
Paris 2005) à l’occasion de l’exposition organisée par l’association «Mémoire
vive» et la municipalité de Gennevilliers.
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